vendredi 23 octobre 2009

La vérité sur la première dame

interview de catherine GRACIET, journaliste à bakchich.info et coauteur de "La regente de Cathage" (ed. La Decouverte)

Q. : Dans quel état d'esprit sont les tunisiens ? Vous évoquez dans votre livre "une mauvaise odeur de fin de règne"...

C.G. : Ils sont passifs et défaitistes car ils connaissent d'avance le résultat, sans faire quoi que ce soit pour que cela change. Il y a une ambiance de ras-le-bol. Beaucoup n'iront pas voter.

Q. :Vous décrivez aussi la main mise sur le pays de la femme de Ben Ali, Leila Trabelsi, et de son clan. Qui a véritablement le pouvoir en Tunisie aujourd'hui ?
C.G. : C'est la grande question : monsieur ou madame ? ce qui est sûr c'est que Ben Ali, ex-général et policier, gère tout ce qui est du domaine sécuritaire et diplomatique. leila Trabelsi est, elle, très puissante dans l'économie.

Q. : Leila Trabelsi mène, selon vous, un double jeu, en première ligne pour défendre un féminisme d'Etat, mais discrète sur "les jeux du sérail". une stratégie payante ?
C.G. : Jusqu'ici, oui. Elle n'a pas d'ambition pour elle-même, mais pour son clan, elle place et renforce depuis son mariage, en 1992. Son frère, Belhassen Trabels,i est ainsi devenu un des hommes les plus puissants du pays. C'est une dérive preque mafieuse.

Q. : Comment est-elle perçue par le peuple ?
C. G. : Le nom des Trabelsi est honni. Leila est surtout détestée par la grande bourgeoisie, qui ne peut plus faire de business commee elle veut, car elle doit bakchicher le clan Trabelsi dès qu'un business dépasse 15 000 €.

Q. : Quel avenir pour le pays après Ben Ali ?
C.G. : la suite est incertaine, je ne crois pas que Leila se présentera à la succession . mais elle peut garder le pouvoir en plaçant un de ses hommes. La suite dépendera aussi des Etats-Unis, influents en Tunisie, et du rôle de l'armée et des services de sécurité, selon qu'ils optents pour la solution familiale ou non.

Recueilli par Faustine VINCENT.

1 commentaire:

  1. De cette publication, personnellement je retiens quelques mots clés :
    - Clan mafieux
    - Pouvoir
    - "nom honni"
    - Bakchich
    - États-Unis

    RépondreSupprimer